Lectures & réflexions

"le cygne noir", de Nicholas Taleb

"Principes de logique", de Victor Thibaudeau

"l'art de philosopher", de Bertrand Russell

Source : http://pianoer.wordpress.com/2006/02/05/speed-reading-techniques/

I. Les mythes de la lecture rapide :

1. La lecture est linéaire : du début à la fin d’un texte
2. On doit lire mot-à-mot
3. Lire est une tâche laborieuse qui prend beaucoup de temps. En réalité, la lecture rapide peut être comparée à la course automobile, bien plus excitante et amusante que la conduite en ville.
4. Les différentes parties d’un livre sont d’égale valeur. La vérité est qu’il y a toujours du remplissage dans un livre. Comparez avec un message laissé sur votre répondeur : n’avez-vous jamais eu envie d’appuyer sur la touche « avance rapide » pour en arriver au point essentiel ? Eh bien en pratiquant la lecture rapide, vous pourrez appuyer sur « avance rapide » en lisant.
5. Lire plus vite = retenir moins.

II. Préparation de la lecture :

1) Eliminez toutes les sources de distractions : ex. : conversation, TV, ordinateur, musique, siège inconfortable…tout ce qui occupe votre cerveau (serait-ce de manière inconsciente) est à éliminer.

2) Déterminez votre intention pour la lecture que vous allez faire : si c’est une lecture pour le plaisir, prenez le temps de la faire ! Si c’est une lecture professionnelle où vous devez retenir les idées principales, alors votre mode de lecture devra viser à les identifier et à les retenir. Ou vous devrez retenir, les dates, le style littéraire, une vue générale ou un détail précis à trouver dans le livre, ou vous cherchez de nouvelles idées pour votre apport personnel, ou vous devez écrire un résumé de ce livre, ou vous devez apprendre le contenu du livre à d’autres, etc.… Réalisez-vous combien d’intentions différentes un lecteur peut avoir en lisant ? En conséquence, avant d’ouvrir un livre, prenez toujours quelques minutes pour vous poser cette question. Elle va déterminer en grande partie la façon donc vous allez lire ce livre.

3) Faites une pré-lecture de 10 minutes du livre entier. Considérez le livre comme un puzzle : vous commencez toujours par déverser le puzzle par terre, puis vous organisez les pièces avant de commencer à les assembler. Faites de même pour un livre : lisez-en la couverture, ainsi que les résumés que vous pourrez trouver ; abordez ensuite la présentation de l’auteur et le sommaire ; enfin feuilletez le livre page par page, en vous arrêtant sur les résumés, les diagrammes, les citations en exergue, et les intitulés de section. Avec un peu de chance lors de cet exercice, vous trouverez le chapitre-clé du livre. Les éditeurs disent (officieusement) qu’un livre a un chapitre-clé et douze chapitres de remplissage. S’il en est ainsi, trouver le chapitre-clé c’est avoir lu le livre !

4) Lisez le chapitre-clé. Utilisez pour cela les techniques de lecture rapide exposées plus bas. Vous n’êtes pas obligé d’avoir lu au préalable tous les chapitres qui précèdent le chapitre-clé. Le livre vous appartient : prenez-en l’idée centrale avant de commencer !

Une fois le chapitre-clé lu, vous pouvez vous attaquer au reste. Soit dans l’ordre du début à la fin, soit dans le désordre : faites ce qu’il vous conviendra le mieux.

III. Techniques de lecture rapide :

1) Augmentez votre vitesse de lecture « confort ». Comme pour la conduite automobile, certains ont appris à conduire lentement, d’autres pilotes des Formule 1 allant jusqu’à plus de 300 km/h ! Le niveau de conduite maîtrisé n’est pas le même. Mais c’est aussi une question de concentration : un pilote de formule 1 n’écoute pas de la musique en pilotant, il concentre toutes ses facultés sur le circuit. Alors qu’en ville, il est parfaitement possible de conduire tout en écoutant la radio. Si vous voulez vraiment devenir un lecteur rapide, il faut vous en donner les moyens.

2) Considérez les livres comme des gisements de minerai, pas d’or. Le lecteur-prospecteur peut trouver de véritables pépites dans les livres ; mais il doit d’abord éliminer des tonnes de minerais sans valeur. Les pépites sont les idées, le message d’un livre ; les mots sont le minerai, en soit sans valeur. Changez votre état d’esprit, et cherchez l’or.

3) Arrêtez de subvocaliser : Nous avons pour la plupart appris à lire en s’entendant prononcer les mots. Nous n’avons pour la plupart pas quitté cette habitude, ce qui est un problème : nous entendons toujours les mots « dans notre tête ». Pour devenir un lecteur rapide, il faut passer du lecteur lent « bouche-oreille-cerveau » que nous sommes, à un lecteur rapide « yeux-cerveau ». Il s’agit essentiellement d’un état d’esprit : comprenez bien que lors de la lecture, ce n’est pas l’oreille qui est la porte d’entrée du cerveau, c’est l’œil. Faites passer votre lecture depuis l’œil jusqu’au cerveau, sans passer par la bouche ou les oreilles.

4) Utilisez votre doigt : cela va sembler étrange pour les lecteurs rapides qui débutent ; ils se souviendront sans doute que c’était ce qu’il faisait à l’école lorsqu’ils ont appris à lire. Dans leur esprit, utiliser son doigt = lecture lente. En réalité, le doigt est votre « pace car » : il vous fait lire à une vitesse qu’il régule, en vous forçant à vous concentrer et en vous interdisant les retours en arrière. Il y a plusieurs façons d’utiliser son doigt (ou sa main) pour lire, mais pour commencer faites comme vous voulez. En vous améliorant, vous achèterez un livre de lecture rapide qui vous aidera à identifier la façon qui est la plus efficace pour vous.

5) Cassez l’habitude des retours en arrière : pour la plupart d’entre nous, nous lisons une phrase en continu pour en saisir le sens, mais tandis que nous la lisons nos yeux sautent en arrière pour revenir sur un mot que nous avons passé. Cela se fait inconsciemment. Le seul moyen de savoir combien de fois nous revenons en arrière en lisant une phrase est que quelqu’un regarde nos yeux et compte les retours en arrière. Mais il n’est pas nécessaire de faire cette expérience : c’est un fait, nos yeux reviennent tout le temps en arrière pour « vérifier » ce qu’on vient de lire. Comment mettre fin à cela ? Premièrement, reconnaissez sincèrement que vous avez cette mauvaise habitude. Deuxièmement, commencez à détecter ce mauvais comportement lorsque vous lisez. Troisièmement, lorsque vous êtes tenté de revenir en arrière, traitez le livre comme un film : même si vous manquez une phrase de dialogue, vous n’arrêtez pas le film pour revenir en arrière ; vous continuez le visionnage, en espérant comprendre le tout un peu plus loin. Faites de même pour votre lecture en cours.

6) Utilisez votre vision périphérique : tout comme vous pouvez développez votre muscle par des exercices appropriés, vous pouvez entraîner votre œil (donc votre cerveau) à saisir un plus grand nombre de données. Par exemple, plutôt que de lire de gauche à droite les lignes, faites comme s’il y avait une ligne droite au milieu de la page et lisez en suivant cette ligne. Laissez votre œil saisir en vision périphérique les morceaux de phrase à droite et à gauche de la ligne. Avec de l’entraînement, vous pourrez habituer votre cerveau à lire « sur les deux bords de la route », alors même que vos yeux suivent la ligne centrale. Pour cet entraînement, la plupart des lecteurs rapides tracent matériellement une ligne au milieu des pages de leurs livres jusqu’à ce qu’ils maîtrisent cette lecture les yeux posés sur une ligne invisible. Laissez votre cerveau « boire » l’information de la page sans réellement poser les yeux dessus, exactement comme vous « voyez » les bords de la route en conduisant une voiture tout gardant les yeux droit devant vous.

7) Apprenez à repérer les mots-clés : 40% à 60% des mots figurant sur une page ne sont pas importants : si on vous les cachait, vous comprendriez quand même le paragraphe. Alors vous comprenez facilement que si vous identifiez ces mots-clés dans la page, vous pouvez passer de l’un à l’autre en laissant votre cerveau remplir les blancs. Entraînez votre esprit à saisir les mots-clés et accroissez encore plus votre vitesse de lecture.

8) Eliminez les « arrêts de bus » (les pauses des yeux) : alors que vous lisez cette ligne, vos yeux s’arrêtent régulièrement pour se « reposer » sur un mot. Lorsque les enfants apprennent à lire, leurs yeux s’arrêtent ainsi sur presque chaque mot. La plupart des lecteurs rapides n’ont jamais mis fin à cette habitude, alors qu’elle ralentit leurs progrès. Essayez de réduire les pauses de vos yeux à 3 ou 4 par ligne, voire moins lorsque vous progresserez. Laissez vos yeux bouger doucement de ligne en ligne, afin que votre cerveau absorbe l’information qui y figure.

9) Prenez des pauses : Lire les heures après les autres est moins efficace que de prendre une pause de 5 minutes toutes les heures ou moins. Lisez 100 pages dans l’heure qui vient ; récompensez-vous par ce qui vous fait plaisir si vous arrivez à tenir votre contrainte horaire : c’est votre pause.

10) Fixez des limites de temps : Vous avez 300 pages à lire ? Fixez le temps que vous allez y passer. Si vous n’êtes pas un lecteur rapide, retenez pour cela la vitesse moyenne constatée [aux USA] : 250 mots/minute. Si vous pensez être un lecteur moyennent rapide, fixez-vous comme objectif de lire 100 pages en une heure et tenez-vous y ! Agissez comme si vous étiez dans une course automobile. Motivez-vous, concentrez-vous, poussez-vous dans vos limites… le défi est excitant !

IV. Techniques de mémorisation :

1) Soulignez, entourez, notez dans les marges : mais ne soulignez pas toute la page comme le font certains étudiants ! En pratique, vous n’avez pas besoin de souligner plus de deux ou trois idées par page, et souvent même les pages ne seront pas du tout crayonnées. Marquer les pages permet de se souvenir. Avez-vous une Bible crayonnée ? Si vous en avez une, alors vous pouvez presque « voir » mentalement les pages marquées lorsque vous essayez de vous en souvenir. Les résumés peuvent vous aider ; mais vos propres marques sont sans doute plus efficaces.

2) Ecornez les pages les plus importantes : pour vous donner une idée, dans un livre de 250 pages il y a probablement 25 pages qui valent la peine d’être écornées. Retournez la page importante pour y revenir après. Plus le revers est important, plus la page est importante. La plupart des livres ont 4 ou 5 pages seulement qui sont à moitié retournées.

3) Transférez vos notes clés sur la couverture du livre : il s’agit ici par exemple du message central ou de la citation qui contient l’essentiel du livre. Pourquoi ? Parce qu’une information qui n’est pas réutilisée est perdue au bout de 20 minutes. C’est pour cela que lorsque vous avez trouvé l’information clé du livre, vous devez l’écrire sur la couverture : cela ancrera cette information dans votre esprit. Mieux : si vous reliez cette nouvelle information à quelque chose que vous connaissez déjà, vous multipliez les chances de vous en rappeler. Dans ce cas, écrivez sur la couverture les deux informations et le lien qui les unit.

4) Ensuite, relisez les pages écornées : c’est là que vous trouverez les pépites d’or du livre (si vous avez fait un bon jugement, bien sûr…)

5) Puis rédigez un résumé au début ou à la fin du livre : utilisez vos propres mots ; la reformulation dans votre vocabulaire vous permettra de savoir tout de suite si vous avez réellement compris le message du livre. Pensez au tout début de ce livre : quand l’auteur est allé voir son éditeur, il lui a soumit l’essentiel du livre en un paragraphe avant d’en tirer un livre de 250 pages. Par votre lecture rapide et votre travail de concentration sur l’essentiel, vous avez tout simplement fait le chemin inverse !

6) Dessinez une mind map du contenu : le cerveau retient surtout des idées et des images, pas des mots. Une mind map vous permettra de « traduire » le livre en images

7) Si vous avez empruntez le livre, et que vous ne pouvez pas le marquer ni l’écorner, alors utilisez des mini post-it pour marquer les pages importantes et une demi feuille de papier pour vos notes.

Souvenez-vous que la lecture rapide n’est pas une technique magique que vous pouvez apprendre en 10 minutes ! Vous pouvez arriver à terme à lire 1000 mots/minute. Peut-être que pour commencer, vous doublerez votre vitesse de lecture en deux semaines, ce qui n’est déjà pas mal…Devenir un lecteur rapide pour toute votre vie prend du temps et réclame concentration et pratique. Enfin, pour progresser au-delà de cet article, vous pouvez acheter un livre de lecture rapide (n’importe lequel : cet articles comme tous les livres portant sur ce sujet sont tous plus ou moins articulés autour des mêmes techniques).

Bonne lecture !